DÉMÉTAÏSONS INTERNET
Soumis par José le sam, 12/04/2025 - 17:34
Cet espace est un fourre-tout de lectures glanées sur le web et de rappel de mes publications sur le site et le blog semaine après semaine. Des choses qui pourraient servir un jour, ou ne servir jamais, qui pourraient vous intérersser aussi (ou pas).
Les discours sur l’immigration hantent la sphère politique française depuis que le Front national a réussi à ravir la mairie de Dreux, en 1983[Slate], dans le cadre d’une alliance avec la droite dite « républicaine », à l’époque le RPR, Rassemblement pour la République, aujourd’hui Les Républicains. Une porosité politique qui, les années passant et malgré la rectitude morale de certains ténors du parti, ne se dément pas et on se souviendra de l’alliance entre le patron des Républicains et le Rassemblement national lors des élections législatives de juillet 2024[Slate].
Comme le dit François Héran, dès son cours introductif au Collège de France, les discours sur l’immigration dans la sphère politique relèvent d’une « politique d’opinion », à propos de laquelle il ajoute « dont il faut toujours rappeler qu’elle n’est pas synonyme de démocratie, car elle saute l’étape cruciale de la délibération, laquelle doit être dûment informée. »[Héran, § 61] C’est à cette information que François Héran tient en rendant publiques des analyses de chercheur, souvent à contre-courant de ce que dit le discours politique qui, pour l’essentiel, mobilise des faits divers pour remettre au centre du jeu [entre] politiques des gens qui ont peu de moyens, sinon aucun, de faire entendre leur propre point de vue, les immigrés. À ce sujet sa leçon inaugurale[CdF] au Collège de France est particulièrement intéressante.
Les discours sur l’immigration hantent la sphère politique française depuis que le Front national a réussi à ravir la mairie de Dreux, en 1983[Slate], dans le cadre d’une alliance avec la droite dite « républicaine », à l’époque le RPR, Rassemblement pour la République, aujourd’hui Les Républicains. Une porosité politique qui, les années passant et malgré la rectitude morale de certains ténors du parti, ne se dément pas et on se souviendra de l’alliance entre le patron des Républicains et le Rassemblement national lors des élections législatives de juillet 2024[Slate].
Comme le dit François Héran, dès son cours introductif au Collège de France, les discours sur l’immigration dans la sphère politique relèvent d’une « politique d’opinion », à propos de laquelle il ajoute « dont il faut toujours rappeler qu’elle n’est pas synonyme de démocratie, car elle saute l’étape cruciale de la délibération, laquelle doit être dûment informée. »[Héran, § 61] C’est à cette information que François Héran tient en rendant publiques des analyses de chercheur, souvent à contre-courant de ce que dit le discours politique qui, pour l’essentiel, mobilise des faits divers pour remettre au centre du jeu [entre] politiques des gens qui ont peu de moyens, sinon aucun, de faire entendre leur propre point de vue, les immigrés. À ce sujet sa leçon inaugurale[CdF] au Collège de France est particulièrement intéressante.
«Périsse ma nation, pourvu que l'humanité triomphe!», dit Lamartine qui cite Barnave.1 L'opposition entre l'humanité et la nation a de quoi interpeller, comme si l'une, la nation, était la négation de l'autre, l'humanité. Car nous avons l'habitude de nous définir davantage par notre carte d'identité que par cette identité qui nous est, pourtant, commune à tous.
Au moment où la facétie de la pseudo-déclaration d'indépendance de la Catalogne2 déferle sur les médias, où bien des populismes et des nationalismes haussent le ton en Europe, où chacun se revendique propriétaire d'un bout de planète pour y mettre des limites et des gardes, décider qui en est et qui on en exclut, je me demande comment on a fini par accepter d'être confondus avec ces fictions que sont les peuples et les nations plutôt que de se reconnaître pour ce que l'on est vraiment et tous ensemble : des humains à la dérive sur un caillou dans l'univers. Situation suffisamment angoissante en elle-même pour qu'on soit enclins à se donner la main plutôt que le coup de poing.
Comme toujours, selon la situation dans laquelle on se trouve, on a un point de vue particulier. Ainsi, le Medef se réjouit des ordonnances qui vont, pour lui, dans le bon sens, qui est le sens d'un pouvoir accru du patron dans l'entreprise. Faisons bien attention aux mots : par "patron" on ne signifie plus aujourd'hui ce que cela signifiait au XIXème siècle où l'entreprise appartenait vraiment à celui qui la dirigeait. Ça existe encore dans les PME, mais ce n'est plus la règle. Les entreprises sont dirigées par des "dirigeants", qui ne sont généralement pas les propriétaires et qui travaillent avec un objectif : rentabiliser l'investissement des actionnaires. Ce n'est pas la même chose que de garantir l'emploi des salariés, car rentabiliser l'investissement signifie distribuer les plus gros dividendes possibles. Et l'emploi (la "ressource" humaine) est l'une des variables sur lesquelles le dirigeant peut intervenir.
Lors d'une récente soirée cabaret, deux chansons, de deux auteurs-interprètes différents, se sont succédées en évoquant « la petite graine du papa », qu'il dépose dans la maman. Cette succession rapide du même thème a attiré mon attention et j'ai remarqué l'assentiment général donné à cette expression, expression d'un lieu-commun. Nous connaissons tous la suite de cette action, qui compare la relation sexuelle à la plantation d'une graine dans un pot ou dans un champ. Il n'y a plus qu'à attendre que ça pousse1.
Quels sont les développements de cette idée ? On voit bien qu'il y a un actif (le papa qui dépose) et un passif (la maman qui reçoit). Pour la suite, à l'image du pot ou du champ, la graine sera active en se développant, en faisant émerger la vie qui va alors s'épanouir au sein d'un corps passif qui l'héberge et dont elle se nourrit.
Tous les stéréotypes d'une culture sont déjà présents dans la seule expression « la graine de papa ». Un stéréotype qui dit que la vie est générée par l'homme, qui est non seulement l'origine mais le principe créateur lui-même et attribue ainsi la division actif/passif à chaque sexe, essentialisant l'un et l'autre2.
Avec le gouvernement actuel, il n'y a pas que le montant des APL qui baisse. Les impôts baissent aussi, de 11 milliards. 11 milliards au total, si on tient compte des hausses de 2,6 milliards (tabac, fiscalité écologique) et des baisses par ailleurs de 13,5 milliards. Sur ces 13,5 milliards de baisses des impôts, certaines ont été décidées par le gouvernement précédent : 4,5 milliards pour les entreprises (taux du CICE qui passe de 6 à 7 %, crédit d'impôt sur la taxe sur les salaires qui baisse d'un demi-point). Le gouvernement y ajoute 7 autres milliards : une baisse du prélèvement forfaitaire unique sur le capital, la suppression d'une première tranche de taxe d'habitation et la suppression de l'ISF, l'impôt sur la fortune, 3 milliards chacune.
Les « glanages » c'est à la fois le récap de mes articles de blog, notes de lecture, brouillons et papiers de recherche sur l'inégalité qui se trouvent répartis dans plusieurs rubriques du site (les papiers, les brouillons, les notes de lecture, le blog... donc pas toujours faciles à trouver au premier coup d'œil), et une sélection de mes trouvailles sur le web. Je rends publiques les trouvailles qui m'ont plu, interpellé ou agacé en pensant que certaines peuvent avoir le même effet sur vous. J'essaye de les faire hebdomadaires, mais ce n'est pas une règle absolue.
Nouveaux développements : voir en bas de page
La perte du pucelage, un tableau de Paul Gauguin (1891), représente « une vierge saisie au cœur par le démon de la lubricité ». Notez au second plan la rumeur publique et la pression sociale qui observent la jeune femme.
Voilà une information qui n'en aurait pas été une si nous n'étions la veille du 15 août. Toute la presse est allée dénicher cette petite bande d'une cinquantaine de puritains auxquels il semble que les femmes libres ne sont pas irréprochables. Que veulent-ils ? Remettre en place en 2019 la fête de La Rosière à Salency, dans l'Oise.
« Une fête ? » - direz-vous « ça ne fouette pas un chat ! ». Certes, mais celle-ci est un peu particulière. Elle vise à honorer la « vertu » d'une fille, laquelle peut être évaluée selon trois critères cumulatifs : le piété, la modestie et l'intouchabilité du minou, c'est-à-dire la virginité dont on jugera, à défaut de lui demander de l'ouvrir tout grand pour que la foule l'inspecte, par la rumeur publique. Ah ! la rumeur publique qui fait et défait des réputations, désigne les effarouchées et pointe les marie-salope. Dans ce cas particulier, la rumeur publique, n'est-ce pas se mettre à nu ? mais dans la cachette du tréfonds de l'esprit des juges, autoproclamés légitimes, à évaluer de l'intimité des jeunes femmes, et dont les entrelacs, les circonvolutions, les zones d'ombre, les mesquineries locales, les jalousies, les envies avouables et les autres… sont autant de poids d'un côté ou de l'autre de la balance.
Après un petit répit, retour des glanages. Soleil, plage, châteaux de sable, dessin, apéros, manèges, beaucoup de lecture d'histoires courtes pour petis enfants... il est des semaines de congés dont l'intensité ne le cède en rien aux semaines de travail. Mais on redevient vite adulte.
Pourquoi Soleil et Lune ? C'est un constat de la différence d'approche entre les entrelacs du sud (géométriques) et les entrelacs du nord (luxuriants). Les premiers, comme le soleil qui baigne ces civilisations, répètent un ordre. Ils sont une organisation mathématique, ils manifestent leur obéissance à une loi tel le Soleil dont le mouvement dans le ciel est si régulier. Les seconds semblent se déployer à la va comme je te pousse, faisant appel à la fois au monde végétal et à la course apparemment erratique de la Lune. Si les premiers manifestent et glorifient le jour, les seconds semblent manifester et glorifier la nuit. On trouve les deux formes dans les cultures celtiques (sauf en Espagne et au Portugal où on va plutôt trouver des entrelacs solaires) et les entrelacs luxuriants ou débridés dans les cultures nordiques (les Mayas avaient pour emblème le nœud, forme simple d'entrelacs à associer à leur conception cyclique du monde). Les entrelacs débridés semblent s'adresser au monde souterrain, d'où sourd la vie. Finalement, ce qui paraît n'être que de si jolis assemblages porte un rapport au monde, une philosphie de l'organisation sociale : l'ordre et la loi, le contrôle (et le luxe ? lux = lumière) associés au Soleil et à l'homme, en haut ; le désordre, la luxuriance (la luxure ?) et l'affect associés à la Lune et à la femme, en bas. Notez aussi que la répartition géographique de la forme de l'entrelacs correspond à une situation symbolique et sociale de la femme très différente. Où ça va se nicher ! Je me suis toujours demandé pourquoi il y a tant d'entrelacs dans l'architecture romane et pourquoi ils sont disparus avec le gothique. Il y a là deux sujets de billets.
J'inaugure avec ce billet une liste de lectures rapides, glânées sur le web, sur des sujets divers mais le plus souvent en rapport soit avec le sujet de l'égalité, soit avec la paléoanthropologie (entrée qui m'a amené à considérer que l'égalité est notre état naturel), soit avec l'anthropologie ou l'ethnologie. Autant de disciplines où je ne connais rien, mais je me sens perfectible . Cette liste est d'abord destinée à me servir d'archive, mais je préfère la partager. Si elle me sert, elle peut servir à d'autres. J'essairai d'en publier à l'avenir très régulièrement.
Copyright © 2025, L'égalité est l'état naturel de l'humanité
Designed by Zymphonies